Rennes, le 10 avril 2003

 

La peinture requiert aujourd’hui, peut-être plus que toute autre forme d’expression, une exigence tout à fait particulière : tout geste pictural s’inscrit dans une histoire qu’il faut enrichir par un engagement fort, témoignant d’une nécessité nouvelle.

La peinture de Jegori Koski en est le témoignage.

Les peintures actuelles semblent en effet être le résultat d’une épuration qui met d’autant mieux l’accent sur la confrontation ou plutôt la complémentarité des quelques formes qui ont été conservées : des éléments d’apparence métallique, semi cylindriques, se détachant ou s’incluant sur des carrées de couleur pure. Tout se noue alors autour des rapports entre la forme et le fond, entre la couleur et l’espace.

Il y a un jeu répétitif, à la fois sur le plan de l’objet, qui peut se multiplier par accumulation, se diviser par inclusion, et sur le plan de la couleur, des formes colorées, qui peuvent en quelques sorte s’emboîter les unes dans les autres.

Ce qui nous est proposé par Koski, c’est une réflexion sur la peinture et l’espace, une méditation sur l’objet et sa couleur, des lieux qui s’animent par eux-mêmes et au mouvement desquels nous sommes invités.

Les tableaux peuvent fonctionner seuls, indépendamment des autres, mais ils peuvent aussi constituer une suite, se renvoyer un écho les uns aux autres. Dans tous les cas, ils créent leur propre espace, un espace dans lequel le spectateur peut d’autant plus facilement plonger que la simplicité des éléments qui constituent l’œuvre, qui en sont à la fois le prétexte et le contenu, sont simples, compréhensibles, et créent avec le spectateur un rapport immédiat.

JACQUES SAUVAGEAOT
Critique d’art